Réforme des retraites : les Français veulent un horizon perceptible, fondé sur des principes clairs et accessibles

La réforme des retraites est plus que jamais au coeur de l’actualité. S’il fallait résumer La réforme des retraites est plus que jamais au coeur de l’actualité. S’il fallait résumer l’ensemble des sondages, études et retours d’expériences des assurés, une maxime viendrait aisément à l’esprit : « Les Français travaillent pour vivre, ils ne vivent pas pour travailler ». Eludé par des débats austères sur les…

La réforme des retraites est plus que jamais au coeur de l’actualité.

S’il fallait résumer l’ensemble des sondages, études et retours d’expériences des assurés, une maxime viendrait aisément à l’esprit : « Les Français travaillent pour vivre, ils ne vivent pas pour travailler ». Eludé par des débats austères sur les techniques de financement des régimes, l’enjeu majeur des Français, quand il s’agit des retraites, est bien l’aspiration à disposer d’un horizon clair et apaisé, alors que l’environnement économique et social se trouve en perpétuel bouleversement.

Protéger une promesse héritée de la guerre : océan de paix pour les retraités, mer d’angoisses pour les cotisants.

Imaginé comme un dispositif d’aide pour assurer des conditions d’existence dignes pendant et après la guerre, la retraite constitue dans la conscience française un actif social, structurant d’un pacte global.

La récente étude de Kantar Public et GARANCE sur le financement des retraites met en évidence deux visions bien distinctes de la retraite : ceux qui en ont fait l’expérience – les retraités – promeuvent la réforme et associent, pour 45 % d’entre eux, cette étape avec liberté, repos et plaisirs en famille ; dans l’esprit des cotisants, la retraite s’avère source d’incertitude et d’inquiétude pour près de 40 %. Et pour cause, 27 % des Français ignorent l’impact de la réforme actuelle sur leur propre situation.
L’inquiétude naît de l’incertitude. Les Français craignent la fin « des jours heureux » qui ont fondé notre modèle de protection sociale. C’est un peu comme si l’abondance du buffet à la fin du marathon était soudainement devenue incertaine. 25 % des Français n’ont pas compris la réforme. 38 % veulent faire peser le poids accru du financement des régimes sur les entreprises. Presqu’autant s’avèrent pessimistes quant à leur faculté de rester en emploi jusqu’à l’âge de départ légal.

On en est là : le défi est à la fois didactique et qualitatif.

Contrairement à une idée reçue, les Français ne sont pas rétifs au fait même de travailler, mais s’estiment démunis quand il s’agit de se projeter et d’envisager positivement leur fin de carrière ainsi que le basculement vers une autre phase de leur existence. Ils sont d’ailleurs 40 % à envisager d’exercer, au moins à titre partiel, une activité après l’âge légal de retraite. Comment prendre en considération cette préoccupation à la fois complexe et légitime ? Comment concevoir les outils et les approches susceptibles d’éclairer leur propre horizon ? Interrogations essentielles qui, de surcroît, s’inscrivent dans un climat où la défiance à l’égard des acteurs institutionnels est extrêmement forte.

Car les Français sont en attente de sens, de transparence et d’efficacité. Surtout, la réaction politique et émotionnelle de chacun à la perspective d’une nouvelle réforme des retraites vient questionner naturellement l’envie de chacun d’être pilote de sa propre destinée. Pour preuve, 60 % des personnes interrogées affirment qu’elles sont mal conseillées et insuffisamment accompagnées pour préparer leur retraite. La même proportion souligne que revoir les conditions de travail et l’organisation actuelle, pourrait rendre plus acceptable un allongement des carrières, rapport au travail oblige. Dans un tel contexte, il est nécessaire de faire preuve de pédagogie et de clarté quant aux options qui s’offrent aux Français. Accompagner chacun à projeter sa propre vision de la vie après l’emploi via la construction d’un dispositif d’épargne organisé autour de ses capacités patrimoniales. Ne serait-ce pas là élever le débat ?

Par Virginie HAUSWALD, Directrice Générale de GARANCE